A l’interface entre l’aquatique et le terrestre, les mares sont des infrastructures naturelles qui fonctionnent en réseau et participent à la régulation et au filtrage des eaux. Elles abritent une riche biodiversité, regroupant des familles diverses tels que des amphibiens, des odonates, des insectes aquatiques, des crustacés et des mollusques…sans parler de la faune qu’elles abreuvent, notamment les oiseaux.

Malheureusement, les mares ne cessent de régresser depuis plus d’un siècle, victimes de l’urbanisation continue qui cause des remblaiements, des assèchements ou des pollutions. Elles sont également envahies par des espèces exotiques animales (grenouille Scinax, Trachémyde à tempes rouge) ou végétales (jacinthes d’eau, laitue d’eau…) qui contribuent à accélérer leur dégradation : ainsi, elles sont aujourd’hui fortement menacées.

Pourtant, les mares représentent dans la culture antillaise un élément incontournable du patrimoine naturel et historique. Elles jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne des locaux. En effet, ces “mini-zones humides”, petites par la taille mais grandes par la richesse biologique qu’elles abritent, sont souvent situées à proximité d’habitations ou d’exploitations agricoles, servant ainsi d’abreuvoirs, de lieux de repos ombragés, de réservoirs d’eau contre les incendies, d’espaces récréatifs…

Et si leur importance n’est plus à démontrer, les gestionnaires, agriculteurs, propriétaires de mares ou encore établissements publics souhaitant préserver ce milieu se heurtaient tous à la même difficulté : comment entretenir ou restaurer une mare dans un contexte tropical, milieu régulièrement soumis à des périodes de sécheresse intense ou des invasions biologiques ?