Ce travail de thèse vise à fournir de nouveaux outils pour comprendre plus précisément le comportement des usagers de bâtiments à faible consommation d’énergie dans les climats tropicaux humides et à l’intégrer dans le processus de conception. Pour ces zones et types de bâtiments, les usagers peuvent agir sur des solutions passives pour atteindre le confort, tandis que des solutions à forte intensité énergétique peuvent offrir des alternatives pendant les mois les plus chauds. Pourtant, par rapport à d’autres zones climatiques, les connaissances spécifiques sur le confort et le comportement des usagers sont encore limitées, ce qui rend difficile pour les ingénieurs l’estimation de l’impact énergétique futur des bâtiments. Notre première contribution consiste à recueillir les actions dans un bâtiment bioclimatique tertiaire situé dans le climat tropical humide de La Réunion. Dans un deuxième temps, les comportements liés au confort hygrothermique sont mesurés, analysés et modélisés à l’aide de quatre techniques de classification basées sur l’apprentissage automatique. Plus précisément, les modèles développés permettent d’estimer l’utilisation de contrôles passifs (type de fenêtres appelées jalousies) et à faible consommation d’énergie (brasseurs d’air) en tenant compte du niveau de confort hygrothermique. De plus, les actions et contrôles considérés étant liés, un modèle combiné représentant les relations entre ces deux contrôles est également proposé. Enfin, les modèles comportementaux développés sont implémentés dans un logiciel de simulation thermique dynamique du bâtiment via une interface spécifique. Une comparaison avec une simulation basée sur des hypothèses issues de connaissances expertes conclut que la méthode proposée est capable de reproduire les actions des usagers plus fidèlement que les pratiques habituelles des concepteurs.