Depuis 2016 l’action de l’EPFAG a été recentrée sur la mise en œuvre de la première opération d’intérêt national (OIN) ultra-marine dont l’objectif consiste à multiplier par quatre la production de foncier urbain aménagé pour produire 21 000 logements en quinze ans. Huit ans après la création juridique de l’OIN, l’écart constaté entre les ambitions affichées et les résultats observés est à la fois source de désillusion mais facteur d’une certaine remobilisation des acteurs depuis fin 2023. L’EPFAG porte une responsabilité réelle mais partielle dans ce bilan mitigé, dans la mesure où il exerce ses missions dans un territoire où la charge culturelle et identitaire liée à la question foncière freine une vision partagée. Le foncier en Guyane est en effet porteur d’enjeux culturels et identitaires complexes qui renvoient tant aux conceptions des populations autochtones sur la terre et la forêt qu’à l’héritage historique de l’appropriation par l’État de l’ensemble du territoire. Ce contexte, associé au paradoxe d’un territoire immense mais faiblement aménageable compte-tenu de ses contraintes géographiques et environnementales, rend difficile l’émergence d’une vision partagée entre acteurs publics sur l’aménagement à faire prévaloir.