L’année 2022 a été riche pour l’association et pour la mise en perspective d’un renouveau de l’emploi de la BTC à Mayotte. La promulgation des Règles professionnelles BTC le 1er juillet 2022 par l’AQC (Agence pour la qualité des constructions) scelle l’emploi des BTC répondant à la norme XP P13-901 pour la construction de tous les édifices (logements et ERP) jusqu’à 4 niveaux (R+3). Les nombreuses techniques de maçonnerie BTC expérimentées à Mayotte se voient reconnues au même rang que les autres matériaux traditionnels, pierre, bloc de
ciment, béton….

• Cette reconnaissance fondamentale accompagnée des nouvelles exigences « bas-carbone » qui seront obligatoires dans les marchés publics d’ici 2026 ouvrent le champ de la commande à un emploi « massif » du BTC dans les projets de logements et d’équipements. Le principal bénéficiaire sera l’habitant en vertu des qualités du BTC permettant de diminuer l’échauffement des parois, de l’air intérieur et de réguler l’hygrométrie. Avec un bon brassage de l’air qui traverse le logement ou le local, c’est aussi moins de climatisation et une note de consommation électrique moins élevée.
• Une autre perspective a été ouverte par l’association en 2022 avec l’appui du CEREMA et en partenariat avec La Brique de Guyane. Elle concerne l’ajout à la BTC de fibres coco, feuilles de bananier ou manguier en remplacement du ciment. Cette étude a montré une amélioration considérable de la résistance thermique du BTC ouvrant la voie à des techniques nouvelles pour la construction, l’isolation, la rénovation.
• De son côté, Action logement Mayotte (AL’MA), dans le cadre de l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Système constructif bas carbone à haute valeur d’usage pour le développement de logements abordables et durables à Mayotte » à retenu Art Terre Mayotte et l’industriel ETPC, pour lui proposer un système constructif répondant à ses objectifs de construction durable et décarbonée de cinq mille logements à Mayotte d’ici dix ans. D’un autre côté, avec l’appui financier d’Action logement, l’association soutien une initiative privée (LIMA) pour la réalisation de logements familiaux à M’tsapéré.
• Sur cette lancée, Art Terre Mayotte s’est fixée pour objectif de monter un Atelier des terres à construire (AMATECO) qui serait partagé avec les producteurs et les poseurs dans le cadre d’activités de « recherche et développement », « formation des professionnels », « production foraine pour les grands chantiers à venir ». Cette liste d’engagements est corroborée par la récompense obtenue à l’occasion des trophées de l’environnement et la démarche de reconnaissance du BTC comme « patrimoine culturel immatériel » validée par la direction des Affaires culturelles (DAC).
• L’année 2023, s’ouvre sur une multiplicité d’actions à poursuivre et d’autres à engager comme: la maîtrise du coût de production et pose de la BTC, l’insertion de clauses environnementales dans les marchés publics, l’accès et la réévaluation des aides Hodari, la sensibilisation des publics scolaires avec le rectorat et la DAC ainsi que la poursuite de la diffusion du livre « Construire en terre mahoraise » vendu en librairie et déjà diffusé dans tous les CDI (Centre de documentation et d’information) et circonscription pédagogique de Mayotte, toutes les écoles d’architecture de France et tous les ministères constructeurs.
• Cet inventaire partiel démontre l’impérieuse nécessité de mobiliser des femmes et des hommes pour que l’association puisse réaliser ce programme inédit.